Chapitre 13 : Jalousie (Partie 1)

Vendredi 7 mars 5 07 /03 /Mars 18:18

Chapitre 13 : Jalousie (Partie 1)

Jonas sentit ses jambes se dérober peu à peu sous son poids... Son père ? Ici, sur le seuil de son appartement ? Il faisait un mauvais rêve et allait se réveiller, tout ça était le fruit de son imagination ni plus ni moins... Il l’avait renié, foutu à la porte et le voilà comme si de rien n’était ? Non, c’était impossible…

- Jonas ? Jonas, tu… tu m’écoutes ? Demanda son père, visiblement gêné.

- Qu’est-ce… ce que… tu fais…ici ? Réussit-il à articuler.

- Je peux entrer ?

Le jeune homme se décala, laissant entrer son père pour ensuite refermer la porte derrière lui. Le vieil homme ne bougea pas, restant debout, attendant patiemment que son fils se remette de ses émotions. Ce dernier encore perturbé, marcha lentement jusqu’au sofa et s’y posa, reprenant peu à peu ses esprits. Il finit par inviter son père à s’assoir à côté de lui, n’entament pas pour autant la conversation. Il ne pouvait pas faire comme si de rien n’était, c’était au dessus de ses capacités. Alors que son père allait ouvrir la bouche, une petite voix fluette se fit entendre.

- Papaaaaaaaaaaaa… Veux tes bras… Brailla la petite blondinette depuis sa chambre.

Le concerné se leva, n’adressant même pas la parole à son père et alla chercher sa fille. Lorsqu’il arriva dans la chambre, il vit la fillette sauter sur place, montrant la joie qu’elle avait de voir son père venir près d’elle. Jonas sourit voyant sa fille si heureuse, il s’avança vers le petit lit et la pris dans ses bras, l’emmenant au salon. Il s’assit au côté de son père, sa fille sur ses genoux.

- Qui… lui ? Demanda Lana.

- C’est le mari de Grani ma chérie. Dit le châtain d’une voix douce.

- Papa à toi ?

- Oui, je suis son papa. Dit le vieil homme dans un sourire.

- Papi ?

- Oui, tu peux m’appeler comme ça. Rajouta le père du jeune homme.

Jonas était de plus en plus consterné par le comportement de son père. Jamais il n’aurait imaginé celui-ci s’occuper de sa petite fille un jour… Comme quoi, nous ne savons jamais de quoi est constitué le futur… Alors que son père continuait à jouer avec la petite, le jeune homme reprit ses esprits en posant son regard sur l’horloge placée sur le mur du salon : 20h30. A cette heure-ci Lana devrait dormir depuis au moins une demi-heure… Elle allait lui en faire voir de toutes les couleurs demain lorsqu’il allait se lever…

- Lana… Il est temps d’aller dormir ma chérie… Tu vas être fatiguée demain.

- Vi… Dodo moi… iguée… pa’. Dit-elle en baillant légèrement.

- Dis bonne nuit à …

- Viens donner un gros bisou à ton papi ma puce. Le coupa son père.

La petite alla se blottir dans les bras de son grand-père, lui faisant un gros bisou sur la joue pour ensuite rejoindre les bras de son papa. Elle se lova contre lui, mit son pouce en bouche et ferma les yeux. Jonas se leva alors, portant son petit trésor jusque dans son lit. Il la déposa lentement, lui donna un bisou sur le front, la recouvrit, lui donna son doudou et partit de la pièce fermant la porte derrière lui.

Il resta là quelques instants, réalisant ce qu’il se passait… La joie tenta de montrer le bout de son nez mais celui-ci la repoussa, laissant place à la haine qu’il avait depuis que son père l’avait foutu à la porte…

*Flash-back*

1 an et quelques mois plutôt, un jeune homme d’un peu près 18 ans venait de sortir d’un taxi, un maxi cosy dans un bras, une valise dans l’autre. Celui-ci se trouvait devant une maison plutôt coquette, assez simpliste de Manhattan. Il s’avança quelque peu et s’arrêta sous le porche, là, il y déposa le maxi cosy ainsi que sa valise. Le visage déconfit, les yeux cernés, une larme vint s’ajouter au doux visage du jeune homme lorsqu’il regarda le petit être se trouvant dans son « berceau ». Il balaya bien vite cette goutte d’eau du revers de la main et se décida à appuyer sur le petit bouton noir se trouvant à côté de la porte d’entrée en pvc blanc. Une petite musique annonçant l’entrée d’un visiteur retentit et quelques minutes plus tard, une femme d’un certain âge vint ouvrir. Lorsque celle-ci vit l’état de son fils, elle comprit qu’il avait du se passer quelque chose de grave…

- Jonas ?! Tu es revenu ! Oh mon dieu mon chéri ! Que t’arrive-t-il ? Demanda Mary se jetant sur son fils.

- Maman… Dit-il dans un sanglot.

- Mon chéri, qu’est-ce qu’il se passe ?

- Rose… Rose… Répéta-t-il en pleures.

Soudain, un hurlement de nourrisson se fit entendre. Mary se sépara de son fils pour ensuite regarder d’où venait les pleures. Quelle ne fut alors pas sa surprise lorsqu’elle découvrit un nouveau né dans un maxi cosy sur son porche, hurlant de toutes ses forces. Elle lança un regard à son fils qui fit redoubler les pleures du jeune homme. Voyant que cela ne servirait à rien de parler maintenant, elle prit le maxi cosy et emmena l’enfant à l’intérieur, disant à son fils de prendre sa valise et de la suivre.

Il suivit alors sa mère, montant à l’étage pour se diriger vers ce qui était sa chambre… Mary entra dans la pièce et déposa le berceau sur le lit. Elle prit la petite hors de l’engin et la garda dans ses bras, la berçant. Elle s’assit sur le lit et attendit que son fils vienne vers elles.

Jonas regardait la scène de loin. Il s’était appuyée contre le chambranle, n’arrivant pas à arrêter ses larmes. Voir sa mère se comporter ainsi avec la petite lui rappelait au combien il aurait voulu voir Rose s’occuper de leur fille. Lorsqu’il vit le regard de sa mère, il comprit qu’il allait devoir tout lui expliquer… Chose qui allait lui être extrêmement difficile…

Après quelques instants de réflexions, il s’avança vers le lit, se posant aux côtés de sa mère et de sa fille. Le jeune père prit une bouffée d’air frais et se lança…

- Tu te rappelles le coup de fil que j’ai reçu quelques jours avant mon départ précipité ?

- Oui, tu avais l’air tellement bouleversé lorsque tu as raccroché mais tu n’as rien voulu me dire alors je ne t’ai pas forcé…

- Je sais maman mais je n’avais pas la force d’en parler… Dit-il en retenant tant bien que mal ses larmes de couler.

- Continue mon chéri. Dit-elle en passant son bras derrière la nuque de son fils, caressant sa joue.

- Le coup de fil… C’était Rose. Elle m’a dit qu’elle avait besoin de moi, que si je l’aimais autant que je le prétendais, je devais l’aider. Elle avait disparu depuis plus de six mois… j’avais perdu ma moitié et là, là c’était l’occasion de la revoir, de la serrer dans mes bras. Dit-il la voix tremblante. Lorsque je suis arrivé chez sa tante, celle-ci m’a dit que Rose était à l’hôpital depuis quinze jours. Je suis allé la voir et quand j’ai vu qu’elle était enceinte, j’ai tout compris… Sa disparition, son éloignement, le fait qu’elle ne m’ait pas dit au revoir, enfin je te passe les détails. Je me suis assis près d’elle et elle m’a expliqué qu’elle ne survivrait peut-être pas à l’accouchement, que son corps était trop fragile… Nous ne voulions pas que ses parents s’occupent de la petite et je ne voulais pas qu’on m’enlève mon enfant s’il lui arrivait quelque chose. Elle a alors écrit une lettre disant que j’étais le père et qu’elle me donnait la garde exclusive de l’enfant. Si tu savais comme j’ai pleuré maman… Le jour où les contractions ont commencés, j’ai su que c’était la fin… Son visage, il était tellement fatigué… Je ne savais plus quoi faire, je lui ai dit que je l’aimais au moins un millier de fois, elle m’a répété que je devais lui promettre de rendre notre enfant le plus heureux du monde. Elle savait qu’elle ne survivrait pas… Malgré la situation, elle souriait alors que moi je pleurais toutes les larmes de mon corps. J’ai attendu plus de quatre heures dans la salle d’attente, j’ai supplié Dieu de ne pas me l’enlever mais lorsque j’ai vu le visage du médecin … J’ai pris sur moi et j’ai demandé comment allait l’enfant. Il m’a dit que c’était une petite fille et qu’elle était en parfait santé. J’étais heureux et à la fois triste car elle m’avait quand même laissé une part d’elle… Lorsque la petite a été en état de sortir de l’hôpital, j’ai pris le premier avion et je suis venu ici…

- …

- Si tu savais comme elle me manque déjà maman… J’ai demandé à ce qu’elle soit enterrée ici à Manhattan.

- Ca va aller mon chéri, on va t’aider…

La voix d’un homme âgé retentit alors dans la maison, signalant son retour du travail, coupant le fils et la mère dans leur discussion. Celle-ci lui dit qu’elle était en haut, demandant à l’homme de monter. Lorsqu’il arriva dans la chambre de son fils et qu’il le vit, lui et sa mère ainsi qu’un enfant, la colère monta en flèches…

- Qu’est-ce tu fous ici toi ?! Demanda-t-il agressivement.

- Charles ! Ce n’est pas comme ça qu’on accueille son fils ! Dit-il sèchement.

- Il est parti sans explications et je devrais faire comme si de rien était ?! S’écria-t-il.

- Et alors ? Il avait SES raison. Insista-t-elle.

- Qu’est-ce qu’il fout ici avec un nouveau né ?

- C’est ma fille, Papa. Dit calmement le jeune père.

- QUOI ?

- Rose et moi avons eu une petite fille, elle est décédée pendant l’accouchement. Dit-il toujours calmement.

- Je m’en fiche ! Sors d’ici, dégages ! Je n’ai pas besoin d’un fils indigne qui n’a même pas prévenu ses parents de son départ ! Tu n’imagines même pas comme nous étions inquiets ta mère et moi ! Nous avons cru que c’était de notre faute si tu étais parti ! Et toi, tu reviens comme ça, sans donner de nouvelles pendant plus d’un mois !

- Je suis désolé Papa…

- Prends tes affaires et dégages, je ne veux plus te voir dans ma maison ! Toi et ton mioche, partez d’ici. Cria-t-il avant de sortir de la chambre.

- Charles ! Ne parles pas comme ça à ton fils ! Tu es ignoble ! Cria-t-elle après son mari qui était déjà parti.

Jonas fut choqué et affligé devant le comportement de son père mais n’en laissa rien paraitre. Il prit sa fille hors de ses bras de sa mère. Celle-ci en pleures, suppliant son fils de ne pas écouter son père et de rester mais le jeune homme était d’un naturel têtu. Une fois que la petite fut bien emmitouflée et bien mise dans son maxi cosy, il prit sa valise et partit…

*Fin du Flash-back*

Jonas reprit un visage impassible et se dirigea vers le salon où se trouvait son père. Ne voulant pas se disputer avec lui, il le congédia disant qu’il avait du travail demain et qu’il était fatigué. Le vieil homme ne protesta pas et partit, disant un phrase qui ému son fils au plus au point.

- Je suis désolé mon fils, j’ai été con sur ce coup-là.

Puis il partit laissant un Jonas plus qu’étonné de ce revirement de situation… Il se dirigea alors vers la salle de bain où il prit une douche bouillante pour ensuite aller se coucher. Une bonne nuit de sommeil lui ferait le plus grand bien…

***

Le lendemain matin lorsque le réveil retentit, Jonas jura tous les saints de déjà le réveiller. Il devait absolument se rendre en cours aujourd’hui s’il voulait avoir l’aide d’Ilyès. Ilyès, il n’y avait plus pensé depuis au moins douze heures, chose qui était assez rare depuis leur rencontre.

Quelques minutes plus tard alors que sa fille dormait toujours, Jonas mangeait son petit déjeuné même si son appétit n’était pas à son summum depuis quelques jours. Il prit la décision d’aller réveiller la petite à contre cœur. Cependant s’il ne le faisait pas, il allait être en retard et ça, il ne pouvait se le permettre.

Une fois tous les deux prêts, il amena la petite chez Isabelle et alla en cours. Lorsqu’il arriva à l’amphithéâtre, le fait d’avoir cours avec Ilyès l’énervait au plus au point mais il n’en montra rien durant les trois heures et sortit du cours, faisant comme s’ils ne se connaissaient pas.

Marchant tranquillement vers la sortie afin de se rendre à arrêt de bus pour rentrer chez lui, il vit une silhouette qui lui était familière. Celle-ci s’avançait vers lui, un énorme sourire sur le visage, accompagné d’un très beau jeune homme.

- Hey Jo’. Dit son ami rayonnant.

- Salut Cal’. Dit celui-ci froidement.

- Jonas, je te présente Julien que tu as pu apercevoir …

- Oui l’autre soir. Enchanté. Dit-il froidement.

- On ne dirait pas. Ajouta Julien dans un sourire.

- Désolé les mecs mais je dois y aller. On se voit plus tard.

Jonas partit laissant son meilleur ami bouche bée face à son comportement. La jalousie avait envahit l’être du châtain, le rendant de mauvaise humeur. Voir ce mec avec son meilleur ami ne l’enchantait guère. Qu’avait ce Julien qu’il n’avait pas ? Ils avaient presque réussi à faire l’amour jusqu’à ce que ce gamin vienne les interrompre dans leurs ébats. Jonas se surprenait à penser de telles choses pour son meilleur ami. Était-ce le fait qu’Ilyès le repousse qui l’attirait vers Calvin ou est-ce qu’il ressentait plus que de l’amitié pour son ami de toujours ?

Le trajet du bus lui semblait tellement long qu’il se perdait dans ses pensées, se posant des milliers de questions. Ne cessant de se répéter que depuis l’arrivée d’Ilyès, sa vie avait prit un chemin qu’il n’aurait jamais cru prendre. Il n’aurait jamais pensé être attiré par les hommes et encore moins par Calvin. Cependant, cette idée ne le dégoutait pas. Après tout, lorsqu’il s’agissait d’amour, le sexe et l’âge de la personne importait peu selon lui…

Lorsqu’il arriva près de chez lui, Jonas se leva et se mit devant la porte se disant qu’il allait pouvoir profiter pendant une journée entière de sa fille. Le bus s’arrêta et il sortit, se rendant à son immeuble. Il alla chercher Lana remerciant Isabelle et rentra chez lui. Il venait à peine de déposer la petite dans son parc que son portable retentissait déjà. Soufflant d’énervement, il décrocha ne regardant même pas le nom de la personne qui l’appelait.

- Jonas, c’est Ely ! Dit celle-ci paniquée.

- Oui ? Qu’est-ce qu’il se passe ? Demanda-t-il las, regardant Lana jouer avec sa poupée.

- Ilyès est chez toi ?

- Non pourquoi ?

- Je ne l’ai plus vu depuis hier. Dit-elle inquiète.

- Comment ça ?

- Et bien quand je suis rentrée, il n’était pas à la maison. Je suis allée me coucher, le matin quand je me suis réveillé, ses vêtements étaient sur la chaise mais il était déjà parti. Il ne répond pas à son portable, il était à la fac aujourd’hui ?

- Oui.

- Ecoute, il m’inquiète en ce moment et je ne le trouve pas, je…

- J’ai une idée d’où il peut être, jvais aller voir et jte tiens au courant , ok ?

- Ok, merci Jo’ t’es un amour.

- Tu me revaudras ça. Dit-il dans un rire.

- Ok, quand tu veux…

- Ely ! Tu penses qu’à ça !

- Bien sûr que non. Rit-elle.

- Bon jte laisse. A plus.

Après avoir raccroché, il remonta chez Isabelle avec Lana, lui demandant si elle pouvait garder sa fille jusqu’au lendemain, lui expliquant qu’il avait eu un imprévu et qu’il ne pouvait pas l’emmener avec lui. La dame accepta avec un sourire sur les lèvres, lui disant qu’il fallait qu’il profite de sa jeunesse. Il partit alors en direction du Café Wha.

Arrivé à destination après quelques minutes de bus, il entra dans le bar cherchant Ilyès du regard. Sachant que l’étranger n’aimait pas d’être dérangé, il se dirigea vers le coin retiré du pub. Là, il vit Ilyès assis à la même table que la première fois qu’ils devaient se voir ici. Il se dirigea vers celui-ci et prit place sur la chaise en face du blond. Celui-ci ne releva même pas la tête de ses copies, ignorant totalement le jeune homme.

- Ce n’est pas bien de laisser sa copine sans nouvelle. Dit Jonas platement.

- Ce sont mes affaires, ça ne te regarde pas. Répondit le blond froidement.

- Tiens, tu devrais appliquer ça sur ta petite personne tu ne penses pas ?

- …

- Je n’ai pas couché avec Calvin, Ilyès. Dit le châtain gêné.

A cette révélation, le visage du blond se détendit faisant place à un sourire intérieur. Il ne répondit rien à ceci attendant que son cadet se justifie.

- Cependant, même s’il s’était passé quelque chose, ca ne te regarde pas. Je n’ai de compte à rendre à personne et encore moins à toi. C’est toi qui a dit que tu voulais qu’on soit juste amis alors maintenant assumes. Dit Jonas gentiment. Je suis désolé de t’avoir balancé ça aussi méchamment mais tu le méritais.

- C’est toi qui a raison, j’ai réagi comme un con et ce que tu fais ne me regarde pas. Je vais aller voir Ely, elle doit être inquiète. Dit-il ramassant ses affaires, tout en se levant.

- Ok. Remets-lui mon bonjour.

- Jferais passer le message. Dit-il en souriant, tendant sa main au jeune homme. Amis ? Reprit-il alors timidement, attendant que Jonas prenne sa main.

- Amis. Dit celui-ci prenant la main du jeune prof, soutenant le regard de l’étranger.

Se rendant compte qu’ils restaient ainsi sans prononcer un seul mot, Ilyès bafouilla une excuse et partit se retournant une dernière fois lançant un sourire triste à son « ami ».

Jonas se sentit défaillir face à ce sourire qui le faisait tellement craquer. Il était content de s’être réconcilier avec Ilyès mais son cœur lui faisait mal, il ne voulait pas être son ami… Il voulait être plus que ça…

Sentant qu’il avait besoin de se changer les idées, il se leva et alla au bar commander une vodka blue. Il retourna ensuite à sa place, regardant les gens passés, perdu dans ses souvenirs. Il revoyait Rose ici, rigolant avec lui et Calvin des conneries qu’ils avaient fait. Même si sa vie était assez chargée, il ne pouvait s’empêcher de penser à elle et de ce qu’il se serait passé si elle avait survécu…

Soudain alors que Jonas était parti dans ses souvenirs et qu’une larme coula sur sa joue, une jolie voix féminine vint le sortir de sa léthargie.

- Salut ça te dérange si je prends la chaise en face de toi ? Dit-elle en souriant.

- He non non vas-y. Lui dit-il tristement.

- Oh toi ça a pas l’air d’aller. Attends je reviens. Lui dit-elle dans un clin d’œil.

Il regarda alors la jeune fille se diriger vers son groupe d’ami qui n’était composé que de mecs. Elle déposa la chaise près d’eux, parla un peu puis il la vit revenir près de lui, un sourire collé aux lèvres. Le jeune homme la détailla alors de haut en bas, elle était plutôt petite avoisinant le mètre cinquante-cinq, habillée d’un pantalon baggy ainsi que d’un t-shirt assez moulant. Blonde aux yeux verts, son visage était entouré d’une coupe au carré plongeante, lui donnant un style particulier.

- Jolie mais jeune. Se dit-il intérieurement.

Elle s’arrêta alors devant lui, mettant ses mains sur ses hanches.

- C’est bon t’as fini ? Dit-elle en riant.

- Hein ?! Mais de quoi ?

- De me reluquer de haut en bas. Rit-elle de plus belle.

- Je…hum… désolé.

- C’est rien, j’ai l’habitude. Je peux m’asseoir à côté de toi ? Demanda-t-elle le rouge aux joues.

- Oui vas-y. Lui dit-il gentiment.

- Ne t’en fais pas, je vais pas te draguer ou quoi que ce soit. Tu ne m’intéresses pas. Dit-elle en s’asseyant sur la banquette au côté du châtain.

- Directe comme fille toi dis donc. Dit-il en souriant.

- Ben voilà, tu souris enfin. Il était temps.

- Qui sont tous ses mecs qui t’accompagne ?

- Oh eux, mes amis gays alors ils sont tous en couple, tu as Casey et Sven, Nollan et Daï, Sunao et Torin, Enelyo et Gabriel et enfin Soa et Jamie. J’espère que ne t’es pas homophobe. Dit-elle sur un ton qui se voulait sévère.

- Non non je suis bisexuel. Dit-il peu sur de lui.

- Penchant homo ou hétéro ?

- J’suis pas très sûr en ce moment.

- Moi je suis bi mais à penchant hétéro.

- J’allais oublier Steven, il est tout seul en ce moment… Le pauvre. Dit-elle en voyant son ami s’asseoir au près de Casey.

- …

- Sinon tu t’appelles comment ? Moi c’est Sarah. Dit-elle souriante.

- Jonas.

- Wahhhhhhh j’adore ce prénom. En plus, il te va vachement bien.

- Merci. Dit-il gêné.

- Ne soit pas gêné, il ne faut pas. Enfin je peux bien parler. Je dois avouer que d’habitude je suis très timide mais toi, je ne sais pas pourquoi tu ne m’intimides pas du tout. Pourtant, t’es plutôt bien foutu et t’as pas l’air très bavard mais j’avais envie de te parler.

- On voit bien que tu ne me connais pas, je parle tout le temps c’est juste qu’en ce moment… Se renfrogna-t-il.

- Vas-y je t’écoute. J’ai toute ma soirée, Steven se passera de moi. Rit-elle.

Sans la connaître, Jonas se sentit à l’aise et en confiance avec cette fille. Lui qui d’habitude ne parlait pas de sa vie aux étrangers se laissa complètement aller avec elle lui racontant sa vie de A à Z en omettant bien sûr de mentionner Lana.

La soirée filait de bon train autour d’un verre de coca, Sarah ayant interdit à Jonas de boire un verre de plus, les faisant partir dans un fou rire. Elle n’avait bu que de l’alcool et lui faisait la morale. Décidément, ils étaient faits pour s’entendre.

Après l’avoir conseillé sur certains points tels que Calvin et Ilyès, elle lui proposa de se revoir demain et de le ramener en lui donnant son numéro de portable. Le châtain allait refuser lorsque celle-ci ne lui laissa pas le choix. Ils partirent donc tous ensemble du bar. Jonas monta dans une des deux voitures accompagnés de Sarah et Steven. Sven au volant et Casey du côté passager. Le trajet se passa assez bien et lorsqu’il sortit de la voiture, il ne manqua pas de dire à la jeune fille qu’il l’attendait de pied ferme demain après-midi. Celle-ci acquiesça et lui fit signe, regardant à ce qu’il rentre bien dans l’immeuble. Jonas regarda la voiture partir, un sourire aux lèvres. Cette fille lui avait redonné envie de sourire et il avait envie de la revoir afin d’encore passer des heures à discuter avec elle de tout et de rien.